vendredi 1 juin 2007

Pour les étoiles d'Atacama...

Cuzco - Cachora - Cuzco - Iquique - Maria Elena - Antofagasta

Mes courtes nuits australes sont bien loin désormais, il fait nuit vers 18 heures ici à Cuzco et l'on a beau être au bout du monde dans une ville dont le nom fait rêver... Prendre le bus un samedi en début de soiré garde ce coté triste à souhait. Le néon du mini bus bringballant donne à tout le monde des teints blafards, nous sommes sans cesse bousculés par les nids de poules. Et puis me voilà seul aprés 3 semaines de compagnie, Claire et Matthieu sont en route pour Lima.

La rando à Choquequirao, bien que franchement sportive, valait vraiment la peine, nous sommes arrivés aprés une marche bien matinale sur le site où nous n'étions que 5 visiteurs. Alors certes, les ruines ne valent pas celles du Machu Picchu mais un tel calme et le fait de savoir qu'il y a sous nos pieds encore 55% du site à défricher crée une émotion particulière. Marcher sur des chemins d'accès à peine défrichés et savoir que 2 mètres à coté, dans cette végétation impénetrable se trouve sans doute des murs de soutient de terrasse ou des batiments entiers, et le frisson de l'archéologue en pleine découverte vous traverse le dos. Et puis les Incas ne choissisait pas leurs sites au hasard, ici encore le décor qui nous entoure est à couper le souffle, cascades gigantesques, cayons insondables, cordillieres enneigées... Et puis Choquequirao c'est le souvenir inoubliable de cette sieste dans l'herbe au milieu des ruines et à l'ombre de ce petit arbre, pas un bruit pendant une heure, on est vraiment bien loin du Machu.

Puis nous quittons Cachora, petit village de la cordillière, merveilleux de simplicité et d'authenticité, - ça change de Cuzco - aprés une bien agréable ballade à cheval à l'heure ou se dispersent les brumes, laissant entrevoir enfin la cordillière enneigée sous un soleil radieux.

C'est le départ des amigos, Claire rentre à Nantes, Matthieu poursuit au nord du Pérou et Benoit doit redescendre sans trop trainer vers Santiago, dans quelques jours, un avion l'y attends.

Mais faire le voyage d'un trait n'aurait aucun intêret, vous avez bien compris mon goût pour la lenteur...


J'avais pris depuis longtemps rendez vous avec les fameuses nuits étoilées d'Atacama mais depuis plusieurs jours se préparait quelque chose qui me gacherait à coup sur le spectacle prévu... Qu'importe de toute facon le temps qui me reste ne me laisse pas beaucoup le choix dans la date et c'est donc bien décidé que je pars acheter mon ticket de bus pour le désert le plus aride du monde... Mon premier travail sera de convaincre la vendeuse de ticket de bus que je sais ou je vais et que je veux bien un ticket pour Maria Elena, petite ville minière perdue au milieu du desert
-" Vous êtes vraiment sûr?"
Arrivé en fin d'après midi je goute à l'ambiance assez particulière de ce petit village avant de m'aventurer vers le désert en quête d'un endroit ou camper... bon n'imaginez pas ma tente au milieux de douces dunes à des kilomètres de tout signe de vie. Depuis mon bivouac je vois encore le village et toute cette partie du désert semble avoir été un jour retournée au buldozer dans l'espoir d'y trouver le précieux salpêtre.

Rapidement viens la nuit et comme je l'avais calculé ( Sans trop de mérite c'était facile de compter jusqu'a 28 ) l'élément perturbateur fait son apparition, les étoiles risquent d'être peu nombreuses au rendez vous... C'est une magnifique pleine lune qui se lève par l'est, d'une blancheur et d'une brillance exagerée, comme pour me narguer de venir ce soir admirer les étoiles. Inutile de vous dire que jai vu autant d'étoiles que si j'avais passé la nuit entière le nez en l'air sur la place parisienne du même nom.

Les fraiches nuit du désert, elles, ont tenu par contre leur promesse mais 3 minutes après le lever du jour, je crevais deja de chaleur dans ma petite tente orange.

J'ai repris la panaméricaine et nous avons traversé ces villages tellement fantômes qu'il n'y a même plus de fils qui pendent aux poteaux électrique, plus de vitres au fenêtres et au loin les installations rouillées et squelletiques de la mine abandonnée. Quelques kilomètres plus loin je repassais le tropique du Capricorne, en route pour le sud cette fois.

Aprés demain je devrais retrouver le premier camping du voyage au pied de l'Aconcagua, non loin de Santiago puis j'ai une visite du Metro de Santiago prévue avec Pablo, rencontré voilà 5 mois dans le grand sud, quelques nuits à Valparaiso et ... fin du voyage.

Epilogue de l'aventure dimanche soir prochain...

Photo 1 : il y a encore des petits problèmes de signalètique à rèsoudre mais Choquequirao vaut la peine d'être visité, jugez plutôt la mine admirative de Matthieu ( photo 2). Sur la troisième photo vous pouvez admirer dans le désordre, terrases, porte et logis Inca ainsi que dans le petit coin gauche de la place principale, ce petit arbre qui a acceuilli notre sieste, en arrière plan la végétation luxuriante qui explique les 13 ans de travail restant pour defricher le site. Enfin, photo 4, non non c'est pas ma photo qui est nulle c'est ce village qu'est bizarre! Maria Elena ( village minier habité ) à l'heure de pointe du matin.

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Que dire de plus j'en suis presque triste de devoir quitter cette aventure qui a pris plus de place que j'aurait cru. Content de te revoir bientôt et pressé de voir les autres photos. Voilà, je crois encore que c'était hier que tu partais. Je t'attends avec plaisir pour partager autour d'une mousse les moments forts de ton rêve réalisé.
Yves-Marie

6:03 PM  
Anonymous Anonyme said...

J'ai pris beaucoup de retard dans la lecture de tes aventures!!!
En ce dimanche ensoleillé, je me suis régalée de tes derniers textes poètiques.
Merci, Benoît!
Comme le dit Yves-Marie, tout cela va nous manquer!Un peu de rêve dans des vies bien remplies, c'était vraiment génial!
Nous espérons que tu feras une grande fête pour ton retour et nous commenteras de vive voix tes précieux souvenirs
Merci Benoît pour ce merveilleux voyage
Prends bien soin de toi pour les derniers jours ,là-bas.
Amitiés des Cadier-Pont

10:35 AM  
Anonymous Anonyme said...

un peu triste et déjà nostalgique comme lors une fin d'année scolaire...
tu as été tellement captivant dans tes récits tout au long de ce voyage ! je crois bien que le sevrage devra se faire en douceur, alors il faudra que tu nous contes encore quelques petits bouts de ton rêve, je sais que pour toi le réveil va être sûrement un peu pénible mais la vie est ainsi faite, de rêves en réalité... les uns compensant l'autre... et puis, d'autres bonheurs t'attendent...
Je t'embrasse bien fort Benoît et te dis à très bientôt.
Tata Véro

9:58 AM  

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