Sur les pistes boliviennes
Uyuni - Potosi - Sucre - La Paz - Copacabana - Tiwanaku - La Paz
Mon voyage Argentin a pris fin au terminal de bus de La Quiaca, la ville la plus septentrionnale de ce grand pays. De là, descendre les rues sous le soleil de midi, longeant les facades beiges un peu délabrées dont le crèpis s'effrite dans le calme de la mi-journée. Passer cette grande place verte et boisée et atteindre ce boulevard qui descends encore en pente douce. A gauche le long mur de soutenement de la voie ferré, sur le trottoir d'en face une station service et ce terre-plein poussiereux sur lequel dorment des camions qui s'élanceront demain à l'assaut des pistes boliviennes ou qui se reposent quelques heures avant de s'attaquer aux 2500 km qui les séparent de Buenos Aires. En bas du boulevard cet imposant batiment dont l'architecture ne peut qu'être d'inspiration de l'école frontalière dans sa période sud americaine des années 60. Le voyageur venant du sud qui se retourne pour dire au revoir à l'Argentine pourra regarder avec satisfaction et même un peu de fierté ( ne soyons pas trop modeste ) ce grand panneau vert qui indique :
Bienvenidos à La Quiaca / Ushuaia 5121 km
Commence alors cette longue heure, cette file qui avance lentement, par à coup pour recevoir le tampon de sortie du territoire argentin avec pour spectacle la frontiere qui échappe à la torpeur de midi: Ca va, viens, siffle, klaxon...
Le passeport tamponné en poche, une formalité toute symétrique se reproduit après avoir passé ce large pont qui surplombe une maigre rivière et c'est brusquement La Bolivie! Cette joyeuse foule qui emplit les rues, courbée ou disparaissant sous d'énormes charges enroulées dans ces grands tissus colorés. Les gamins déambulent, vendeurs de rues, rabatteurs de tout et rien, bureau de change tout les 100 metres ...
La Bolivie est un choc, bruyant et coloré, dont le sommet est atteinds à la gare de bus. Un chaos total, des quais envahis par des vendeurs ambulants, les vendeurs de billets pour La Paz, Oruro, Tarija, Potosi qui hurlent leurs destinations, les gars qui chargent les bagages sur les toits, ces familles entières qui débarquent avec des dixaines de paquets... Le voyage en lui même est tout un folklore. Il s'agit souvent de petits cars rehausés, chaussés de pneus 4x4, chargés sur le toit et dont l'interieur est plutôt rustique. Le tout est dirigé par une petite équipe de 2 ou 3 types de joyeuses humeur et qui vous change un pneu de bus à une vitesse impressionnante pendant que les passagers impassibles en profitent pour se dégourdir les jambes au milieu de rien. L'allusion à une petite écurie de formule 1 n'est guere loin quand on voit la facon dont sont conduit les cars. J'aurais parfois preferé ne pas savoir ce que je sais sur les bases de la conduite de véhicules de transport en commun!
Une bonne partie des routes du pays n'étant ni asphaltées ni vraiment lisses les voyages sont plutôt remuants et poussiereux. Mais un simple regard par la fenêtre peut rapidement faire oublier ce léger inconfort. La piste tourne et retourne, monte puis descends dans ce paysage grandiose entre des massifs majestueux. De Tupiza à Uyuni l'érosion de la pluie, du vent et des cours d'eau a taillé dans cette terre ocre de véritables palais, des tours, des monuments aux dimensions à peine croyable et d'une verticalité parfaite qui semble être dans un état de ruine perpetuelle mais qui imposent émerveillement et respect. Cols à plus de 4000m atteinds à grand peine par un moteur essouflé, descentes interminables, lits de rivieres, pistes perchées à flanc de montagne, lacets infinis... Encore un col et nous descendons, la piste se perd pour 5 km dans le lit d'une riviere asseché jusqu'à atteindre Atocha, village à flanc de colline qui semble perdu et ridicule au milieu de cette nature immense. Merveille encore entre Potosi et Sucre dans un autres des ces paysages gigantesques au milieu duquel serpente les méandres d'une riviere amaigrie par le début de la saison séche et qui flotte déja dans ce lit bien trop large et caillouteux.
Commence alors cette longue heure, cette file qui avance lentement, par à coup pour recevoir le tampon de sortie du territoire argentin avec pour spectacle la frontiere qui échappe à la torpeur de midi: Ca va, viens, siffle, klaxon...
Le passeport tamponné en poche, une formalité toute symétrique se reproduit après avoir passé ce large pont qui surplombe une maigre rivière et c'est brusquement La Bolivie! Cette joyeuse foule qui emplit les rues, courbée ou disparaissant sous d'énormes charges enroulées dans ces grands tissus colorés. Les gamins déambulent, vendeurs de rues, rabatteurs de tout et rien, bureau de change tout les 100 metres ...
La Bolivie est un choc, bruyant et coloré, dont le sommet est atteinds à la gare de bus. Un chaos total, des quais envahis par des vendeurs ambulants, les vendeurs de billets pour La Paz, Oruro, Tarija, Potosi qui hurlent leurs destinations, les gars qui chargent les bagages sur les toits, ces familles entières qui débarquent avec des dixaines de paquets... Le voyage en lui même est tout un folklore. Il s'agit souvent de petits cars rehausés, chaussés de pneus 4x4, chargés sur le toit et dont l'interieur est plutôt rustique. Le tout est dirigé par une petite équipe de 2 ou 3 types de joyeuses humeur et qui vous change un pneu de bus à une vitesse impressionnante pendant que les passagers impassibles en profitent pour se dégourdir les jambes au milieu de rien. L'allusion à une petite écurie de formule 1 n'est guere loin quand on voit la facon dont sont conduit les cars. J'aurais parfois preferé ne pas savoir ce que je sais sur les bases de la conduite de véhicules de transport en commun!
Les bus sont chargés à plein et l'heure de départ dépends souvent du taux de remplissage du car. Il reste rarement des places assises, il y a plus souvent des gens debout dans le couloir ou bien comme hier cette petite fille au cheveux noirs et au visage cuivré qui dort par terre dans le couloir, la tête calée contre un sac de sucre le petit frère blotti dans ses bras. Reveil hagard, regards perdus quand il faut descendre à Oruro au milieu de la nuit.
Stan et moi arrivons à La Paz 2 heures plus tard, à 4h30 après 12 heures de car sans place pour les jambes et avec cette odeur du poisson chargé à Oruro. Notre tentative de finir la nuit sur les bancs du terminal sera vaine, le froid est vif, nous sommes dans un courant d'air et dès 5 heures le terminal se réveille à grand renfort de musique et au son de ces éternels rabateurs aux voix de chanteurs d'opéra: OOOOruro-ruro-ruro-ruro, Ya sale para Oruuuuro!!! ou les voix fluettes mais poussé au plus haut des femmes: A Sucre sucre sucre Ya sale!!
Nous sommes alors sortis prendre l'air et profiter du soleil levant qui illuminait l'Alto, ce haut quartier qui, vu d'en bas ressemble à une maquette de terre cuite, milliers de petites maisons emélées qui s'élèvent contre la montagne.
Désolé je n'avais pas de photo en rapport avec mes paragraphes alors c'est un peu du vrac!
Photo 1: Coucher de soleil sur le Lac Titicaca
Photo 2: Pause dejeuner du chauffeur entre Tupiza et Uyuni
Photo 3: La campagne dans le sud.
Photo 4: Transport interurbain en arrivant à La Paz
Je vous retrouve dans 2 petites semaines à Lima, à la veille de retrouver de nouveaux compagnons de voyage.
D'ici là portez vous bien et profitez bien du printemps.
Benoit