mardi 20 mars 2007

Valparaiso mi amor !

Puerto Montt - Valdivia - Villarica - Temuco - Curico - Valparaiso

Après avoir partagé un bon bout de route, mon frère repart vers la France et se sont mes parents qui récupèrent le rôle de compagnons de voyage. Ils arrivent du nord du pays que je n'est pas encore exploré, terre de sable, geysers, chaleur et soleil écrasant. Avec Clément nous arrivons du sud, la pluie, l'humidité, les vertes prairies et les forêts luxuriantes. Devant nous trois, la route de Puerto Montt à Temuco, entre les lacs et leurs volcans, la côte pacifique et avec pour s'occuper, 6 mois de bavardages à rattraper. Nous alternons entre les randonnées en forêts et les visites culturelles comme au Fort de Corral près de Valdivia ou le musée Mapuche à Villarica, prenant soin de se laisser le temps de savourer nos retrouvailles. Dix jours qui passent bien vite et à peine passées les retrouvailles, il faut de nouveau se dire au revoir.
Après leur départ il est temps de remonter, le sud de Santiago aura été bien exploré et il ne me reste que 2 mois pour atteindre Lima ou je retrouverais des amis qui partagerons avec moi la découverte du Machu Pichu et du Lac Titicaca.

C'est donc en bus et par la Panamericaine que je suis remonté vers le nord. En faisant route à seulement 150 km à l'est de la piste par laquelle je suis descendu vers le sud, je pensais trouver le même type de paysage. Il n'en est rien, la vallée centrale, qui s'étend entre la grande Cordillière et la Cordillère de la côte est bien plus sèche et aride, propice aux cultures vignicoles.

Si dans le sud l'hiver semblait arriver à grands pas (avant même que ce ne soit l'automne), ici il semble que le temps se soit arreté au coeur de l'été. Quand je saute du car à Curico - à 200 km au sud de Santiago -, je me retrouve dans cette chaleur séche du début de soirée. Les maisons respirent enfin après les températures écrasantes du jour, les portes sont ouvertes, on discute sur des trottoirs redevenus fréquentables aprés le coucher du soleil. Au dessus des palmiers la lumière du ciel clair s'éteinds lentement. Le lendemain matin, au petit dejeuner il fait déjà chaud et à travers la tonnelle mal jointe filtre des petites formes solaires qui dansent sur la vieille toile ciré au gré de ce léger vent qui agite les feuilles des arbres.

Je n'ai pas l'endurance des sud americains et les 6 heures de bus d'hier m'ont suffit. Comme j'ai le choix je prendrais cette fois le train. C'est un peu plus cher - Le guichettier vous fait d'ailleurs savoir avant que vous achetiez le billet que vous pouvez aller à Santiago pour 1/3 du prix en bus- mais j'aime prendre le train, et là dessus on ne me changera pas!

Cet écart de prix fait qu'on ne rencontre pas du tout les même gens que dans les bus! Ici pour passer le temps les femmes se vernissent les ongles, on lit des revues d'aménagement d'intérieur, les hommes sont pour beaucoup en cravates et se font servir à leur place des cafés dont le prix me suffirait à me payer un bon poulet / frites dans un restaurant populaire.

Par la fenêtre le paysage poursuit sa lente mutation commencée hier. Les prairies vertes et les forêts laissent progressivement la place à du jaune, la végétation rapetisse puis cède le terrain aux premières banlieues de Santiago. Je ne m'attarde pas dans la capitale et prends le premier bus pour Valparaiso.
J'arrive à Valparaiso par une aprés midi ensoleilée. Il fait chaud et dès le premier coup d'oeil la ville me plait. Elle a ce charme sud americain avec en plus cette baie magnifique et les collines qui ont fait sa réputation. Je trouve une bien agréable auberge familiale juste au dessus du port ou la journée est rythmé par le bruit métallique du funiculaire de la rue voisine, les récréations de la petite école voisine et les coup de corne des bateaux qui annoncent leurs départs vers de lontaines et mystèrieuses destinations. Le port grouille d'une activitée débordante, or de la même facon que j'aime prendre le train, j'adore observer l'activité portuaire ( ne serrais-je pas le fils de mon père? ). Me voilà donc servi. Aujourd'hui on s'agite autour du Wild Lotus, du Baltic Start, du Jorgen Lauritzen et du Cygnus Reefer. Les grues semblent ne jamais s'arrêter, les remoqueurs s'agitent, un immense port-conteneur amorce son départ, les boites multicolores volent dans les airs... Autour de ce ballet organisé s'agite de très nombreux petits bateaux qui font la promedade de la baie dans un joyeux désordre et les cri des rabateurs
- " 1000 pesito el paseo, ultimo paseo, vamo, vamo, 1000 peso!!! ".
De quoi y passer des heures... si on aime ca. Mais il y a tant a faire, se laisser perdre dans le labyrinthe des escaliers, des venelles, et des impasse est un plaisir. Fresques murales immenses, maisons joyeusements colorées, placettes, point de vue imprenables... Monter dans ces antiques funiculaires, s'élèver au-dessus de la baie... Juste s'impregnier de cette atmosphère unique... Valparaiso à conquis mon coeur, cet air de bôheme qui y souffle laisse un souvenir particulier, de plus, détail géométrique qui a son importance, le shéma des rues rectilignes se coupant à angles droit qui prévaut en amérique latine laisse ici place à des rues en courbes!
Et quand le soleil du soir enflamme les collines... Une merveille, un joyaux posé face à l'ocean pacifique. Le tableau serait toutefois incomplet si je ne vous parlais pas de ces tonnes d'ordures jetés dans les collines entre les maisons, de l'état de délabrement effarant de l'habitat de certain quartier... Il y a 15 jours, le feu à pris sur une colline, s'étendant à plusieurs de ses petites maisons de bois, et le feu fut long à arrêter, car le vent attisait les flammes mais surtout le quartier n'était pas relié au réseau d'eau courante! Et il n'y a pas besoin de s'éloigner trop de ses rues bien balayées ou l'on marche entre resto chic et galerie d'art pour voir cet envers du décor.

Me sentant bien ici je reste encore un peu avant de regagner l'Argentine une nouvelle fois pour continuer ma remontée vers le nord.
A dans 15 jours environ...un peu plus près du Pérou.

et si un jour vous avez le temps et l'argent... n'hésitez pas une seconde, venez respirer l'air de Valparaiso.
Photo 1: Au salto de Pétrohué devant un volcan qu'on ne verra pas de la journée. ( C'est celui de l'article précédent)
Photo 2: Un apercu de la vallée centrale depuis le train
Photo 3: Quand le rêve deviens réalité... je m'accoude à un des points de vue, le port sous les pieds.

jeudi 8 mars 2007

En bonne compagnie...

El Bolson - Pétrohué - Puerto Montt - Hornopiren - Chaiten - Castro - Ancud - Puerto Montt

La photo: Coucher de soleil sur le Volcan Osorno au bord du lac de Todos los Santos, ultime surprise après 8 jours de rando

Me revoilà donc pour la 4ème et ultime fois à Puerto Montt, la porte du grand sud! Je ferais aujourd'hui plus bref car je suis en bonne compagnie et je veux en profiter autant que je peux!
Mon frère m'a fait la bonne surprise de me rejoindre et nous avons donc pris la route tout les deux sur les 200 premiers kilomètres de la Carretera Australe. Premiers kilomètres pluvieux, qui ont commencé par une soirée ou nous avons dû prendre les choses avec pas mal d’humour pour que la situation ne vire pas au tragique! La tente que l’on m’avait prêtée prenait l’eau de toute part, le feu que nous avions allumé à grand peine avec du bois humide dans l’espoir qu’il nous sèche vivotait sous une pluie battante si bien que si l’on séchait d’un coté, on se trempait jusqu’au os de l’autre. La pluie s’est arrêtée dans la nuit pour mieux nous acceuillir au réveil et que nous goutions ainsi à la joie de plier des affaires humides dans un sac humide, ranger la tente trempée et fuir sous des rideaux de pluie... Mais bon tout cela fais parti des joies de l’aventure et si l’on est patient, les conditions finisent toujours par s’améliorer, et puis la joie des retrouvailles à finalement transformé le tout en une bonne blague dont nous avons ri dès le lendemain.
Et ce même lendemain la providence nous fait rencontrer la Tia Lili ( Tante Lili) une quarantenaire chilienne qui vit en France. Nous voilà donc invité chez son frère pour la nuit dans un maison magnifique peuplée d’une acceuillante fratrie de 4 jeunes garcons débrouillards et énergiques qui nous ont vite adopté comme les tios ( les tontons, ça va on sait faire !) ! Le lendemain le soleil remplace la pluie et la journée commence par un tour en Kayak dans la baie qui fait face à Hornopiren, avec ramassage de moules, concours de plongeons... On ne nous laisse évidement pas repartir sans nous nourrir plus que convenablement !


S’en suivent de belles traversées en bateaux sur des eaux superbes et bordées de montagnes remplies d’une végétation luxuriante ( Vous commencez à connaitre le refrain ) , des belles parties de stop à l’arrière de Pick up, des nuits glaciales, des marches interminables sur des routes dèsertes, cet argentin qui, sur le bateau et face à l’éclipse de lune emplissait nos oreilles des douces notes de sa guitare, les paysages de Chiloé...
Bref le même plaisir et l’exhaltation quotidienne de l’aventure mais doublée du bonheur de la partager avec son frère.
La photo: Quand on doit attendre un bus pendant 5 heures sous la pluie et le long d'une route déserte, avoir un frère avec soi change tout!




Depuis El Bolson d'ou je vous écrivais la dernière fois, je suis repartis pour la deuxième partie de cette longue rando dans laquelle je m'étais lancée. Quatres premiers jours m'avaient mené du Chili en Argentine par une vallée d'un charme impressionnant dans laquelle le seul passage est un chemin pour les chevaux qui longeait des rivières aux eaux incroyablement claires et des lacs émeraudes. Les 3 jours qui ont donc suivi mon passage à El Bolson - village au charme tout argentin - me permettait de rejoindre le Chili par le Paso de Las Nubes et le Paso Vicente Perez Rosalès, une randonnée magnifique entre les Alerces, ces arbres millènaires et d’une taille impressionnante. Dans les deniers kilomètres le chemin plonge dans les eaux turquoises du Lago de Todos los Santos avant de s’évanouir sur une plage ou règne un calme merveilleux.

Voilà donc en express les nouvelles de ces 15 derniers jours, l’aventure familiale continue avec l’arrivée cette après midi de mes parents avec qui je vais partager 10 jours de voyage entre lacs et volcans.

D'autres nouvelles donc, dans une quizaine, en attendant bon courage pour l'hiver, je profite de la fin de l'été pour vous!

Benoit