Puis vient un jour et 9 mois d'aventure se terminent dans un aéroport. Le voyage est fini mais il me reste encore beaucoup à en tirer. Le peu que j'ai à dire est qu'avoir vécu ce voyage de rêve après avoir passé autant de temps à rêver de vivre ce voyage fut tout simplement fabuleux. Et des rêves il y en aura d'autres, tout en ayant conscience cette fois que si je porte de l'attention à ceux qui me tiennent vraiment à coeur, ils deviendront un jour une partie de ma vie. Méfiez vous donc de mes prochains rêves, ils deviendront réalité quand je l'aurais décidé!
La route s'arrête aprés 9 mois de joies, de peines, moments merveilleux, jours d'abatement, de froid, de solitude profonde parfois, mais toujours ce bonheur intense sous la fine couche des humeurs quotidiennes. Des petits maux qui en valait largement la peine. Aller chercher au fond de soi quand il faut, la force de continuer, refaire son sac, et reprendre la route pour le bonheur que procure une petite marche matinale, quand l'air est frais, la piste calme et le paysage paisible... se laisser porter par le vent. Toutes ses petites joies simples offertes par la providence, partager un maté dans la cabine d'un camion sur la route entre Rio Grande et Rio Gallegos, bouquiner dans l'herbe en attendant que passe la chaleur du milieu de la journée, participer pour quelques jours à la vie d'une famille. Toutes ces rencontres, la chaleur du feu de bois partagé, boire l'eau des ruisseaux, se perdre dans des forêts millenaires, voir le Cap Horn, marcher au milieux des ruines du Machu Picchu, partager la route avec son frère, ses parents et les amigos, écouter des histoires, des vies qu'on aurait jamais imaginé.
Une page se tourne et, après que le voyage ait été une fin, c'est le moment qu'il devienne un moyen, pour moi et pour les autres. Un moyen de grandir encore, relativiser mes petites misères, voir les choses différement, transmettre et partager ce que j'ai vu. Laisser se fissurer ses certitudes en voyant les choses telles qu'elles sont, comprendre que tout est plus subtil et plus compliqué qu'il ne parait. Je suis de retour avec des sentiments équivoques, mon optimisme a été parfois fort entamé par l'ampleur des injustices et l'impasse dans lesquelles se trouvent beaucoup des hommes et femmes de ce continent. Le fatalisme de la jeunesse qui a bien compris comment fonctionne l'ordre mondial, concentrant toujours plus la richesse pour quelques privilegiés et laissant les autres se débattre avec ce qui reste. D'un autre coté mon peu de pessimisme en a aussi pris un coup en voyant ce que les hommes sont capable de surmonter, la dictature, le silence, la torture, l'exil, la pauvreté et même la mort quand la mémoire fait bien son travail.
Voici donc une petite partie de ce qui ressort de se voyage, il y a beaucoup plus à en dire mais ce sera de vive voix.
Enfin les remerciement bien sûr, et tout d'abord pour ses bonnes fêtes avant de partir avec les collègues, la famille et les amis. Pour ces cadeaux bien utiles, les jumelles qui m'ont permis de retrouver mon chemin plus d'une fois, l'harmonica pour les longues heures de stop, et ces deux belles cagnottes, celles des collègues et de la famille qui m'ont permis d'acheter ce petit appareil photo pour vous faire partager un peu de ce dont mes yeux se sont remplis durant ces 9 mois. Un grand merci pour le soutient de tout ceux et celles qui m'ont aidé à croire à ce rêve quand un bon paquet doutait de mon serieux ( moi même ça m'est arrivé parfois, je peux maintenant l'avouer) . Merci Carole pour m'avoir montré le chemin et m'avoir poussé au bon moment.
Les visites m'ont fait un immense plaisir je l'ai dit, merci donc Clem, mes parents, Alice, Claire, Fred et Matthieu d'avoir fait le déplacement. Merci aussi à Fanny, Manuel et Stan avec qui j'ai partager des bons moments sur la route, á Amélie, Gustavo et Amos qui m'ont acceuilli avec tant de bon coeur.
Puis pour tout les commentaires comme autant d'encouragements, j'étais content qu'apparement ça vous plaise. Merci à Yves Marie et ma tante Véro d'avoir déposer un petit mot à chaque fois, on aurait presque de quoi faire un autre blog avec toute votre littérature. Enfin mention spéciale pour le responsable de ma base logistique arrière qui m'a alléger de bien des soucis administratifs, m'a assuré de son soutient sans faille, de son suivi permanent; mon père.
J'espere ne pas vous avoir fatigué avec certaines répetitions de "paysages merveilleux", "panoramas immenses", "visions incroyables", "ciels superbes"... mes phrases à ralonge et une fois de plus mes fautes d'orthographe. Et si ca n'á pas été le cas, je vous tiens au courant quand je repars au long cours pour de prochaines lectures. J'étais en tout cas content de partager ce voyage avec vous, de réussir à faire voyager certains par mes récits.
Pour conclure vous l'aurez compris: Rêvez et rêvez encore en regardant le ciel, faites murir, des mois, des années, autant qu'il faut, et un jour, jetez vous à l'eau... ça vaut plus que la peine. Seul, à deux, à dix, au bout du monde ou en bas de chez vous, pour vous, pour les autres, ne gardez pas trop de rêves enfouis, la vie est trop courte et le monde trop grand pour ça!
Merci pour votre compagnie.
Benoit ... rider on the storm