mardi 3 avril 2007

Bienvenue en terrain hostile...

Valparaiso - Villa Giardino ( Cordoba ) - Tucumann

C'est en faisant doublement mentir le titre de mon blog que l'aventure continue. Tout d'abord je marche moins, car la marche va bien avec le stop, et le stop, vous aller le voir ne marche plus trés bien. Et puis je ne suis plus entre la cordillière et le Pacifique. J'ai traversé les Andes une nouvelle fois après avoir dit au revoir à Valparaiso. Je remonte par l'Argentine dont je suis tombé sous le charme avant de continuer par la Bolivie pour rejoindre le Pérou.
La photo: Quelque chose dont je ne me lasse pas, la simplicité d'une soirée au coin du feu ...

Mon passage en Argentine commence par une nouvelle visite chez Amélie, Gustavo et Amos, leur petit garçon. Une semaine à dormir beaucoup, me régaler de plats végétariens préparé de main de maitre par mes hôtes, jouer au tonton avec Amos ( que mes nièces et neveux me pardonnent cette infidélité ) et partager de bons moments avec cette petite famille qui rayonne de bonheur.

La photo: 3 ans et demi et déjà plus bricoleur que moi, ce gamin m'épate!

Puis j'ai repris la route...

Retour sur un après midi en enfer:
La journée avait plutôt bien commencée. En moins de 3 heures j'avais fait presque 200 kms grâce à un sympatique Berrichon en vacances dans le secteur. Ce matin la route est rectiligne, nous avancont au milieu d'un lac salé quasi asséché! Aprés un rapide casse-croute avalé à l'ombre de cette station service posée au milieu de rien, je relève le pouce vers 12h30 sans me douter un instant que j'allais vivre une des pires après-midi de la douzaine d'années que compte ma carrière d'auto-stoppeur. Et je dois le reconnaitre, après 6 heures au bord de la route sous un soleil de plomb, j'ai abandonné!
La photo: Un lac salé c'est déja pas toujours gai mais quand il asséché, c'est encore plus acceuillant... Une route et puis rien.

Je n'aime pas l'inaction, alors quand le stop ne marche pas, j'avance à pied. Mais sous cette chaleur, on avance pas bien vite, 2 km par 2 km qui vous coute à chaque fois un bon litre d'eau. Je n'ai donc pas beaucoup fait de kilomètres à pied mais encore moins en voiture puisqu'en 6 heures pas une seule ne s'est proposé pour m'avancer!! J'ai vérifié que je n'avais rien de particulier sur la tête, je n'avais pas l'air plus crade que d'habitude, ma braguette était en place... quoi donc alors, faut-il que je me rase, que je me coupe les cheveux comme me l'a conseillé ma mère?! Après 3 heures sous cette écrasante chaleur, j'aperçois enfin un bus... je fais signe... mais il ne s'arrête pas non plus... il doit vraiment y avoir un truc!
Pas grave que je ne dis, Benoit en a vu d'autres, ça fait 6 mois qu'il est sur la route, il ne va pas ce laisser abattre par 3 petites heures de stop infructueux!! Il lui en faut plus au gars... en même temps dans cette espace hostile, et à déjá 10 km de ma station service j'ai commencé à me poser des questions sur la tactique à adopter. Il n'y a pas grand trafic sur la route, un véhicule toute les 5 minutes environ, juste le temps de s'assoir et on en voit un arriver au bout de la ligne droite. La tactique donc... il est maintenant 18 heures, dans une heure le soleil se couche, si personne ne m'a pris d'ici là, c'est bien simple, il ne me restera plus qu'à trouver une cachette pour planter la tente ou profiter de la douceur du soir pour marcher jusqu'à la prochaine ferme qui ne semble pas être tout près.
Mais que vois-je au loin... si c'est un bus... il est encore loin, je me mets au milieu de la voie pour faire des grands signes avant de regagner le bas coté, si jamais il n'avait vraiment pas envie de s'arrêter!! Quel soulagement quand enfin j'ai vu qu'il ralentisait mais surtout quand ses roues de droites se sont lentement décalées vers le bas coté, soulevant la poussiere dans la lumiere rouge du jour déclinant, signifiant clairement qu'il s'arrètait pour de bon... L'acceuil est plutôt chaleureux; avant d'avoir le droit de mettre un pied dans le bus il faut sortir la monnaie alors que cette formalité est normalement éffectuée à bord... Je dois vraiment avoir une tête de truant malgré mes airs de gringo!!

C'est en discutant avec des Argentins à Tucuman que j'ai appris que par ici on ne s'arrête pas sur des routes désertes comme celle ci de peur de l'embuscade!
C'est une triste nouvelle, me voilà donc contraint a priori d'abandonner le stop pour contiuner ma route en bus. Le stop me permet de faire des tas de rencontres avec des gens qui bien souvent sont du coin et vous conseille toujours des bons plans, vous dépose là ou il faut... avec le bus tout sera différent... Mais il va falloir s'y faire, en Bolivie comme au Pérou le stop sera de toute facon à oublier. Mais je veux croire que j'ai emprunté hier une route maudite et que d'autres chemins existent, plus acceuillants... avant de rendre les armes, je tenterais donc une derniere fois le stop en repartant d'ici... j'vous raconterais.

Enfin bon, me voilà maintenant au nord et je vais devoir me faire à ce nouvel environnement, beaucoup plus hostile à l'auto-stoppeur que je suis.
Fini les nuits sur cette herbe grasse qui, associé à une terre molle, offrait mieux qu'un matelas, ici on plante ça tente sur un sable épais qui recouvre un sol dur. Fini l'eau claire et pure en abondance qui dévale les montagnes, bienvenue au pays des lacs salé et de l'eau rare et douteuse. Ici le soleil ne réchauffe pas, il passe à tabac! Il faut aussi oublier l'ombre au bord des routes, ici les arbres sont plus petits que moi et leurs feuilles pas bien épaisses. Mais bon, c'est juste le temps de s'y faire... et j'vais pas me plaindre quand même, je suis là ou j'ai envie d'être et commence un nouveau voyage dans le voyage.

Voilà je vous demande de pardonner mon penchant pour les titres pathétiques.


Sinon, l'aventure continue pour Ophélie et Régis au Pérou pour ceux qui rêvent de sommets et qui veulent voir de belles photos de la Bolivie: http://orevasion.hautetfort.com
Et pour ceux que tente un petit voyage au Mexique avec Christophe le compagnon des meilleurs sessions surf , je vous recommande ses belles aventures:

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Il commence à y avoir du stephen king dans ton aventure. Le coté palpitant m'a fait oublier que si tu écris dans ton blog c'est qu'il ne t'es rien arrivé de trop mauvais. Au moins il t'on laissé les deux mains et les yeux pour raconter et voir ta misère. Tu vas nous fiche la trouille, nous qui pensions que ton périple était une joyeuse balade à la Tintin au Pérou, on va te retrouver dans un état... Bon, en tous les cas moi je reste fidèle et tu restes mon principal moyen d'évasion dans le monde perturbé que tu retrouveras à la rentrée prochaine. Fais attention à toi et à la prochaine.
Yves-Marie

2:23 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ca faisait un moment que je n'étais pas venu te lire... Quelle erreur ! Me voilà condamner à lire je ne sais combien de chapitres sans parvenir à décrocher ! Toujours aussi palpitant, ce voyage est une aventure qui enrichit (aussi) ses lecteurs.
A bientôt gringo !
Christophe R.(PCC)

6:08 PM  
Anonymous Anonyme said...

Plein d'amitié en ce jour de Pâques
Nous n'avons toujours pas revu tes parents depuis leur retour du Chili...
Prends bien soin de toi et à bientôt sur ton blog
Marie et famille Cadier-Pont

1:07 PM  
Blogger Christophe & Katell said...

Salut Benoît,
Comme je suis en vacances, je ne lis ton blog que de temps en temps... Quelle surprise : tu cites l'adresse des quelques pages informatiques que je n'ai pas la prétention de nommer blog, surtout pas après avoir lu tes lignes toujours splendides, pleine de poésie et d'émotions... J'en tremble de plaisir depuis mon Mexique tropical, où les 2 litres d'eau à l'heure s'échappent de mon corps de gringo sans que j'ai besoin d'avoir une activité autre que mon activité cérébrale, déjà faible et encore ralentie pendant cette période de vacances... Bienvenue à tes lecteurs sur mes modestes pages, et je dévorerai les tiennes avec toujours autant de plaisir !
Cristobalito

6:18 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home