Le bonheur... entre les iles!
Puerto Natales - Puerto Montt - Lenca - Puelo - Llanada Grande - El Bolson ( Argentina)
Vendredi 09 février - 6h30: Un soleil flamboyant illumine le ciel, passant avec force entre ces strates horizontales de nuages, il inonde l'air de cette lumière orange, carressant Puerto Natales qui sort de sa torpeur en laissant s'échapper de ces centaines de cheminés de maigres filets de fumée qui s'incline doucement vers le Sud. C'est donc à ce magnifique spectacle que j'ai droit en guise d'adieu du grand sud, je suis là sur le pont du bateau qui partira d'ici quelques minutes vers Puerto Montt.
Le grand sud! Cette force magnétique étrange qui vous attire dans ses bras en même temps qu'elle vous chasse à coup de vents, de pluie et de froid. C'est donc ce matin la fin de deux mois et demi de cette drôle d'histoire d'amour et de haine, d'enchantement et d'abatement, bonheurs et peines... Quelque chose d'entier et de sauvage qui se passe au fond des tripes!
Le grand sud! Cette force magnétique étrange qui vous attire dans ses bras en même temps qu'elle vous chasse à coup de vents, de pluie et de froid. C'est donc ce matin la fin de deux mois et demi de cette drôle d'histoire d'amour et de haine, d'enchantement et d'abatement, bonheurs et peines... Quelque chose d'entier et de sauvage qui se passe au fond des tripes!
Jamais je ne pourrais oublier ces vents incroyablements puissants, ces paysages grandioses, ces lumières uniques, ciels merveilleux, la vision du Cap Horn majestueusement drapé dans sa brume, les immenses steppes silencieuses de la Terre de Feu, la beauté sauvage du Détroit de Magellan. Quel autre sentiment alors pourrais-je avoir qu'un savant mélange entre l'infini tristesse de le quitter et l'immense joie de l'avoir vaincu à ma manière!
Mais revenons sur le bateau, la nuit a été rythmée par le chargement, les alarmes de recul des camions, ces chaines d'arrimage qu'on traine sur le pont, les sifflements des manoeuvres, l'agitation des chevaux dans les remorques... Car le navire est avant tout un roulier chargé de relier le sud au nord puisqu'il n'existe pas de route cent pour cent chilienne entre Punta Arenas et le reste du pays. A bord donc, veaux, vaches, cochons... et 120 passagers presque tous Allemands, Américains, Suisse ou Français.
Mais revenons sur le bateau, la nuit a été rythmée par le chargement, les alarmes de recul des camions, ces chaines d'arrimage qu'on traine sur le pont, les sifflements des manoeuvres, l'agitation des chevaux dans les remorques... Car le navire est avant tout un roulier chargé de relier le sud au nord puisqu'il n'existe pas de route cent pour cent chilienne entre Punta Arenas et le reste du pays. A bord donc, veaux, vaches, cochons... et 120 passagers presque tous Allemands, Américains, Suisse ou Français.
Le soir nous virons brusquement à l'Est et quelques instant plus tard, on commence à entendre de petits bruits contre la coque, faibles et espacés d'abord puis de plus en plus fréquents et sonores...!?! 
Nous navigons au coeur d'un fjord dans lequel se jete un glacier qui déverse dans les eaux claires des milliers de glaçons de plus en plus gros à mesure que l'on s'en approche... puis le bateau ralenti, s'imobilise et le silence se fait devant ce glacier témoin d'une autre ére ou cette partie du monde était sous la glace. Un instant magique, juste avant que tombe la nuit!
Le lendemain commence avec un timide lever de soleil mais surtout par l'arrivée à Puerto Eden, petit village de pêcheurs perdu dans les canaux, caché dans une petite baie, protegé du Canal de Messier par un écran de fines iles. De poste météo, la baie est devenu un village construit de toute pièce par le gouvernement pour sédantariser les derniers indigènes qui vivaient là navigeant entre les iles sur leurs barques. Le village est magnifique, maisons et barques d'un beau jaune soutenu ou d'un rouge vif. Notre bateau s'immobilise dans la baie et les marchandises qui s'arrêtent là sont transvasées sur des petits bateaux qui gagnent ensuite une minuscule jetée. Nous débarquons de la même façon et disposont d'une trop petite heure pour visiter le village qui s'étire autour de l'unique rue sur pilotis qui relie les maisons.
J'ai beau implorer les dieux de la métaphore, de la personnalisation, de l'oxymore ou que sais-je encore, toutes ces belles figures de style dont seuls les profs de français détiennent le vrai secret se refusent à moi! Le dieu de la métaphore me réponds qu'il est un peu facile de ne l'implorer qu'après avoir dépensé autant d'adjectifs en si peu de lignes dans le second paragraphe! Les autres me répondent que quand je ne ferais plus de fautes d'orthographes, ils s'occuperont de moi. Donc désolé il ne vous restera plus qu'à vous contenter de ces quelques photos et attendre que je rentre pour que j'essaye de vous raconter tout ça.
Quittant le large canal de Messier nous nous engageons entre le nord la grande ile Wellington et sa petite soeur, la little Wellington, au loin l'horizon se dégage et dans l'après-midi nous gagnons le Golfe de Peines puis la haute mer pour contourer la Péninsule de Taitao. Le soir nous avons droit au plus parfait des couchers de soleil sur un pacifique incroyablement calme... Deux petits mètres de houle bercent le bateau... La nuit s'accouder à la proue et, dans un calme tout juste troublé par le ronflement des machines et le bruit de l'eau qui glisse contre la coque, admirer un beau ciel étoilé au dessus des canaux dont j'avais tant rêvé.
Une telle chance ( Il fait ce genre de temps 10 jours par an d'après le capitaine ) ne pouvait durer deux jours consécutifs, et pourtant, le miracle se reproduit le lendemain, et la naviagtion continue sous un ciel azur tout juste zébré de quelques fins cirrus! Cette beauté simple, calme, vierge est émouvante! Sur babord les iles sont de plus en plus basses. Sur tribord les entrées succesives des fjords d'Aysen puis de Puyuhuapi. Derrière le relief s'élève vite et je contemple maintenant les montagnes que je longeais en marchant sur la Carretera Australe... Cerro Maca, Melimoyu et bientôt le Volcan Corcovado qui donne son nom au golfe ou résident des centaines de baleines bleues... Eblouis par le soleil nous voyons de temps à autre surgir les sprays d'eau salée de leurs expirations, leurs dos frôlent la surface puis elle disparaissent de nouveau... une émouvante danse, rythme lent des respirations... on ne les voit pas mais les devine, elles sont là et c'est bien suffisant...
Le soir longer la grande ile de Chiloé, vouloir retenir le temps, comptempler de nouveau un coucher de soleil formidable en partageant un verre de rouge avec ses compagnons de bords...
Le lendemain quand nous nous reveillons nous sommes déjà au port, les deux ponts ont été vidés de leurs camions sans qu'on entende rien, aurions nous trop bu hier soir, les rires de mes camarades de bords résone encore dans ma tete!
La Féerie des Canaux de Patagonie...
Le soir longer la grande ile de Chiloé, vouloir retenir le temps, comptempler de nouveau un coucher de soleil formidable en partageant un verre de rouge avec ses compagnons de bords...
Le lendemain quand nous nous reveillons nous sommes déjà au port, les deux ponts ont été vidés de leurs camions sans qu'on entende rien, aurions nous trop bu hier soir, les rires de mes camarades de bords résone encore dans ma tete!
La Féerie des Canaux de Patagonie...
A Puerto Montt je retrouve la chaleur et le soleil qui n'avait tant fait défaut dans le sud. Quel bonheur que de pouvoir se promener en T-shirt, dormir sous la tente sans chausettes ni polaire, profiter de la douceur du soir... Et puis sur la route que j'ai pris je croise enfin plus de Chiliens que d'européens, américains ou australiens, et c'est bien sympa de partager le feu du soir avec des chiliens qui vous parle de leur pays, qui vous font comprendre le pourquoi des choses qu'on a pas comprises... des jeunes qui vous parle des problèmes du système d'éducation, de leur vision assez triste mais réaliste de l'amérique latine.
Je me sens parfois mal à l'aise quand je leur explique que seulement 3 ans d'économie me permettent de voyager 9 mois alors qu'en travaillant 15 ans quelqu'un qui aurait le même genre de travail que moi ne pourra jamais voyager 5 mois en Europe! Ou est la justice? Pourquoi le travail vaut plus cher d'un coté que de l'autre de l'atlantique? Malheureusement la base du système est assez simple, pour qu'il y est des riches... il faut qu'il y est des pauvres! Et vu que le nord essaie de concentrer toujours plus de richesse l'avenir est assez sombre de ce coté du monde! Les années passent, on sait toujours plus de choses mais le pillage de ce continent qui était sans doute le plus riche en matières premières continue. D'une autre façon mais avec finalement les mêmes résultats.
Esperons donc et faisons en sorte qu'un autre monde soit possible pour que les enfants de jeunes que j'ai croisé sur la route puisse un jour avoir une vision plus optimiste de leur avenir.
La route à donc repris mais j'en ai déjà trop écrit pour vous épargnez mes dernières aventures, je tache de vous redonner des nouvelles sous 15 jours!
A bientôt
Benoit
4 Comments:
Je suis toujour étonné de voir ce monde si vaste et si petit en même temps ou l'on retrouve les amis croisés au hasard ! Je pense qu'une bonne étoile brille depuis longtemps sur ton chemin car même dame nature daigne accompagner ton voyage d'une météo des plus cléménte (au moins pour cette traversée)
A nantes dame nature a un pied-a-terre juste au dessus et je pense qu'elle est partie t'accompagner en laissant la baignoire déborder !
Bonne route
Manu
Ben
Quel belle aventure pleine de surprise qui nous fais penser que le destin est parfois facétieux, te réservant le pire et le meilleur. En tous les cas, le rendez vous bimensuel que tu nous réserve nous manqueras un fois que ton aventure sera finie. On va lancer une souscription pour te faire partir aux quatres coins du globe et nous faire partager le monde.
Quant à moi, je reviens à peine d'un périple le long de la cordillière des Pyrénées où avec ma petite famille et un couple d'amis sommes allés nous ressourcer. Je n'ai pas comme toi perdu, mais gagné 3 bons kilos, grâce au fromage et autres charcuteries. Oups désolé, je ne voulais pas te mettre l'eau à la bouche, j'imagine que tu n'as pas souvent l'occasion de t'en mettre plein la panse. tu te rattraperas avec de bonnes agapes, à ton retour. D'ici là je vais retourner à mon blog et te raconter not' vie
A plus. Yves-Marie
Benoît, je sais qu'en ce moment tu ne marches pas seul et ce doit être le bonheur pour toi de partager ton rêve... si tu as le temps de passer par ici... sache que je pense toujours à toi et que je t'embrasse très fort. Véronique
Cher benoit,
T'excite pas sur les métaphores, tu t'en sors très bien comme ça! On voyage avec toi, et tu arrives à nous faire passer tes émotions, à installer une ambiance de voyage calme, beau, avec des bouts de glaciers qui flottent ... c'est cool.
T'embrasse, Simon (cousin)
Enregistrer un commentaire
<< Home